Bonjour, laissez moi vous narrer une bien belle journée de pêche même si bilan pêche, j'ai un peu m..dé.
Le 8 avril 2005, période de galère pour moi, mon contrat avec la communauté de communes pour laquelle je bossais ayant pris fin, je suis retourné vivre quelque temps chez mes parents(j'avais 25 ans, certes ce n'est pas vieux mais j'étais parti de la maison à 18 ans pour les études et le taf) pour me retourner. J'enchaîne les petits boulots et essaie de rebondir professionnellement. Ce 8 avril donc, mon patron (je suis caissier pour quelques mois)me donne mon après midi. Chouette, les conditions météo sont excellentes pour traquer miss fario, ma mère a la gentillesse de me cuisiner un bon casse croute pendant que je prépare mes affaires de pêche. Allez zou, direction une petite rivière de moyenne montagne qui peut à l'occasion se révéler capricieuse. Je gare la tuture, je m'équipe, au bout de 25 -30 minutes de marche, me voici devant la rivière que je vais pêcher sur 2,5 kilomètres en remontant. J e le sens, je vais prendre de belles truites, je ne sais pourquoi mais je le sens.
Je mets un beau vers de mon jardin, premier trou, bam 27 cm. Je suis content , allez zou reparts à l'eau toi. Je passe au trou supérieur. Rien. C'est bizarre, dans une marmite pareil...Au moment de lever ma ligne de l'eau une mémère sort de sa cache, chope mon vers, je suis super surpris, je ne ferre pas je continue le mouvement de lever la ligne, le poisson sonde. Casse brutale. Je suis comme un blaireau qui se demande bien ce qui vient de se passer. Et bien oui, je viens de toucher ma plus grosse truite ( à ce moment là), et j'ai foiré le truc comme c'est pas permis.
Bon, je m'empresse de refaire ma ligne et j'attaque plus haut. Rien du tout sur deux trous. C'est vraiment pas normal que les petites ne viennent pas me dire bonjour, d'autres grosses sont de sortie. Non di diou, nii une ni deux, je met un gros lombric magnifique aux yeux bleus (non je déconne...) et me dit que je vais faire ma grosse mamie aujourd'hui. J'arrive dans un courant qui me parait bien sympa. Je lance, je suis concentré, le rigoletto s'arrête net dans le courant, je ferre. Oua llalalalalla, la belle remonte un peu le courant, je ne la vois pas, elle monte en surface et là j'hallucine sur la taille et la beauté du poisson. Des points rouges plus gros que l'ongle de mon pouce, une truite jaune marron...ouhouh réveilles toi...me dis je . La truite devale le courant, je sens que je vais me faire blouser. Ni une ni deux, je saute dan sl rivière. Je me casse la gueuele en beauté mais par miracle ma main droite tiens toujours la canne avec le poisson qui dévale toujours. Mes wadres sont plein de flotte , je ressemble à un rat d'égout mal léché mais je tiens un splendide poisson. Pas pour longtemps...50 mètres plus bas, un arbre est en travers de la rivière. Je ne peux rien faire, la ligenest proche de la rupture, le frein couine, je vois ma truite arriver vers l'arbre, passer dessous, je crois même l'avoir entendu dire "BYE BYE", j'essaie depasser ma canen sous l'arbre mais j'entends un "PFZIONNNHG", le fil a cassé. Je suis à la fois déçu car j'aurais bien voulu l'avoir entre les mains (je l'aurais sans doute relâchée) mais je culpabilise aussi tôt en me disant , putain, avec l'hameçon elle va peut être mourir, Putain la finesse, a ses limites...
Je reste pantois 5 minutes et décide de rentrer à la voiture pour au moins me changer.
J'arrive à la caisse. J'ai oublié un pantalon de rechange alors que j'en prends toujours un...Fuck. J'avais pris à tout hasard, 3 petits gardonneaux dans un seau à vif au cas où je voudrais essayer au manié.
Il est 15 h30 environ (dans mes souvenirs), et je me décide d'aller un peu en avl , où un pote à décrocher une très belle truite à l'ouverture.
Je me dis , j'essaie une demie heure, et puis j'avise.
J'arrive, je change de canne, je mets un petit blanc sur une monture maison et c'est parti. Rien peau de zob sur les 200 mètres du parcours et notamment rien dans le gros trou de la belle. Je me dis qu'elle a peut être été prise. Je me décide à descendre un peu plus bas pour voir. Rien du tout. Cela fait environ une heure que je suis arrivé et décide de repartir. Je remonte le cours d'eau, le soleil est passé derrière les collines, il fait beaucoup plus sombre. Je medis "allez trois passées dans le trou de la grosse et basta".
Premier lancer, rien, je jette plus proche de l'énorme bloc au milieu de l arivière et fait attention à laisser dériver mon blanc près de ce bloc. Et là BOUM BOUM, oh oh , je crois qu'elle est là. Je ferre, et zou, la belle remonteet comme l'autre en début d'après midi, semet à redescendre la rivière. Mais j'ai anticipé et je domine le combat. Yes, elle se fatigue, je vais réussir à l'avoir. Et bien non..., ma canne se prend dans le seul arbre (ou plutôt banche devrais je dire) du trou, la ligne se tend de plus en plus, je tends ma main pour saisir la belle, un dernier coup de tête à 10 cm de ma main, bing, cassé, elle repart. LES BOULES DE CHEZ LES BOULES. La canne vole dan le pré. Je peste, je jure, je rentre bien dégouté, tout humide de la taille au pied avec mention spéciale pour mon asticot qui colle au bonbon. Youpi très agréable.
Ma mère, me voit rentré, tout mouillé, l'air un peu énervé. je lui raconte mon après midi, mes déconvenues. Et elle se met à rire mais à rire. alors moi aussi, son rire était si communicatif que je me suis bien marré et j'ai pu décompressé avec elle.
C'est un souvenir très particulier pour moi, car c'est un moment de complicité de rires et de bonne humeur avec ma mère qui nous a quitté il y maintenant 5 mois environ, ce putain de cancer à eu raison d'elle. 18 mois de traitement durs et longs (chimio et radiothérapie associé) mais efficaces car plus de tumeur (c'est ce qu'on pensait ...) et 6 mois de vie retrouvée et puis la rechute. La tumeur repousse ailleurs, c'est inopérable , ma mère rentre à l'hopital en Novembre 2011 et nous quittera en début d'année. Merci pour ces fous rire maman, tu me manques, merci pour tout...J'écris ces dernières lignes, les yeux très embués, j'ai du mal à finir.
Johan