Le jour où je ne serais plus
Ainsi réfléchissait dame fario, cachée au fond de son poste, à observer tout ce qui se passait devant sa fenêtre.
Les mois de tranquillités étant passés, sa fraie étant en lieu sur dans ce petit ru bien abrité sur les monts des Vosges, elle était revenue dans cette rivière qu’elle affectionne tant, elle sentait en elle l’appel du changement.
D’instinct, elle savait, elle n’avait pas passée cinq ans de sa vie dans cette rivière sans en ressentir les moindres frémisses
Oui ce dit-elle il y a quelque chose qui se prépare.
En fouillant sa mémoire elle se souvint, voici le mois de mars, et avec lui le retour de ces hommes appelés pêcheurs
Dans ces pêcheurs il y aura des tocqueurs, des fouetteurs, des manieurs, des ferrailleurs, des bouchonneurs, et certainement que j’en oublie
Cette année encore je vais en voir de tous genres, des jeunes fougueux, croyant tout connaitre, des anciens aux gestes mesurés et posés
Des tenues dites de camouflage, tout droit sortie du magasin et sentant encore le neuf.
Du matériel dernier cri
Des cannes rutilantes
Des fils multicolores, en fluo, jaune, vert, marron, d’autre changeant de couleur par absorption des UV, et que sais-je encore
Et tout cela me direz-vous à quoi ça sert
Mais simplement à essayer de m’attraper, comme si je leur avais fait du mal.
A ce jour, personne n’a réussi ne serait-ce qu’à me prendre en main
Pourtant j’en aie vu passer des appâts de tous genres devant ma fenêtre, mais j’ai : soit eue de la chance ou alors j’aie su faire la différence entre le réel et l’irréel
Lorsque j’étais plus jeune, plusieurs fois je me suis fait surprendre par quelques leurres, une fois, je suis revenue à la maison avec un bout de ferraille dans la lèvre, toute ma famille c’est moquée de moi en me disant que comme Pershing, il y avait des modèles plus seyants.
Alors de ce jour j’ai étudié la faune de ma rivière afin de ne plus commettre l’erreur qui me serait fatale.
Aujourd’hui, je me dis que cela m’a bien servie, car je suis toujours sur mon poste, combien de mes amies sont montées en surface tirées par ceux que l’on appel pêcheurs, et qui ne sont jamais revenues, d’autres plus chanceuses sont revenues, mais avec dans les yeux une lueur d’effroi.
Un jour une amie m’a expliqué que : le pêcheur l’ayant attrapé, regardé, sifflé de bonheur, a sorti un truc noir de sa poche, l’a dirigé sur elle et, à ce moment un éclair est sorti de cette machine infernale, un éclair plus fort que ceux que l’on voit en soirée d’orage, puis gentiment m’a remise à l’eau en me caressant le dessous du ventre, la seule chose agréable de cette aventure.
Donc messieurs les pêcheurs si vous réussissez à me leurrer, et si vous désirer garder un souvenir de moi, je vous en conjure pensé à supprimer le flash de votre appareil, la photo n’en sera que plus belle, et moi je n’aurai pas mal à la tête
Pappy-jeff