Ce matin là, je m'étais levé tôt.
Nous étions au mois de mai, mon mois préféré pour la pêche de la truite.
J'avais décidé de tenter la Sioule au petit matin.
Le réveil était programmé pour 4h45. Le jour pointe vers 5h45, il ne s'agit donc pas d'être en retard. Ce secteur étant surpêché, il faut se lever tôt à cette époque de l'année pour ne pas être emmerdé (
) et pour avoir une chance de taper une belle mémère qui préfère sortir dans l'obscurité pour chasser sur les bordures les petits vairons qui s'y réfugient.
Un petit déjeuner frugal rapidement englouti, et je prends le volant.
J'arrive vers 5h30 sur mon lieu de pêche.
Le temps de m'équiper, et c'est aux toutes premières lueurs du jour que je commence à traquer dame fario.
Le problème, quand je me lève à cette heure là, c'est les intestins.
Je suis réglé à ce niveau comme une horloge. Le reste de la semaine, pour le boulot, je me lève entre 6h45 et 7h15, selon les horaires de ma femme.
Donc je fais mon chti caca avant de partir.
Or là, les intestins étaient déréglés puisque je venais de prendre mon petit déjeuner avant 5h du matin
Je n'étais pas en action de pêche depuis bien longtemps, quand je sentis mes intestins en train de danser la chamade dans mon bide.
Heureusement, je me connais, et j'ai toujours du papier toilette sur moi en action de pêche
Il fait encore bien sombre, et je repère un petit buisson le bord de l'eau qui me servira bien de refuge pour faire la "bavure".
Dans la pénombre, je défait ma ceinture (dans laquelle je cale mon épuisette), tombe le waders, le bénard, et je balance une purée ignoble, crépissant 5m² de buisson dans un horrible grognement intestinal
Je remonte le pantalon, le waders, remet la ceinture, calle l'épuisette dedans, reprend ma canne, et continue la partie de pêche.
Au bout de quelques mètres, m'éloignant du buisson, l'odeur qui m'entoure est affreuse. Je me dis en moi même "putain, elle était vilaine celle là, elle pue d'ici."
Mais au bout de quelques dizaines de mètres et quelques minutes de pêche, je suis bien obligé de me rendre compte qu'il n'est pas normal de sentir encore cette odeur de merdaille autour de moi.
C'est alors que, machinalement, je baisse les yeux, et qu'horrifié, je me rends compte que j'ai de la merde partout sur les bretelles du waders, les avants bras, les mains...
En fait, en tombant le waders, j'ai oublié de ramener les bretelles entre les jambes. Si bien que j'ai chié dessus, et comme j'avais une bonne grosse chiassouze, j'ai crépis les bretelles sans m'en rendre compte.
Et dans la pénombre, j'ai continué à pêcher comme si de rien n'était, en en fouttant partout, même sur le moulinet
Inutile de vous dire que j'ai hurlé et que je ne me suis pas demandé si l'eau était froide avant de m'y jeter à pieds joints...
Morale de cette histoire: quand tu portes un waders, grande précaution tu prendras avant de faire caca