Salut la compagnie,
* voire, les leurres souples:
Quand il s'agit de lancer ou de leurres,toutes les fantaisies semblent aujourd'hui possibles.
Qu'ils soient métalliques, en bois, en matière plastique moulée qu'ils ressemblent à quelque chose ou à rien, tous ces sont destinés à prendre du poisson.
Parmi les leurres réalisés en matière plastique souple sont très particuliers et jouent à la fois sur l'aspect visuel et sur les vibrations émises, parfois complètent d'autres engins.
Ils connaîssent une vogue énormme due à leur prix faible, à la facilité de leur mise en oeuvre, la grande variété des animations possibles, synonime d'efficacité et d'adaptation "àla main" de chaque pêcheur.
*D'ou viennent les leurres souples.
*Quand les premiers leurres souples sont-ils apparus sur le marché?
Vraissemblablement au début du siècle dernier puisque le catalogue de la Manufacture d'armes et cycles de St- Etienne, plus connu sous le nom de
Manufrance de 1914 que nous avons exploré propose (déjà)des pleines pages d'appâts et poissons artificiels dont une consacrée entièrement aux leurres fabriqué en caoutchouc souple.
Parmi eux un ver à queue qui ressemble à certains de nos leurres souples actuels décrit comme "tout en caoutchouc avec un corps à tête rouge, un hameçon étamé pour la pêche des poissons moyens et gros.
*Dans ce même catalogue on trouvait des vers foréziens (St-Etienne oblige) qui "imitent à s'y méprendre les meilleurs vers de terre employés pour la pêche.
Ils sont faits d'une matière souple, élastique, translucide et la main expert de l'artiste qui les prépare a su reproduire les tons rougeâtres au-dessus et les tons livides du dessous du corps du ver naturel" ." La Manu" les recommande pour la pêche de la truite dans les courants ou celle du brochet ou de la perche à la dandinette.
Le même modèle est aussi présenté sur une monture Stewart (à 2 hameçons).
Le Provoquant est le même ver armé de 2 hameçons et plombé en tête pour la dandinette, mais en fait ce montage est assez proche de celui utilisé pour l'actuelle tirette.
Et puis il y a le vérons (à l'époque l'orthographe la plus utilisée était véron et non vairon comme aujourd'hui), en caoutchouc, monté ou nom sur hameçon simple.
Certains modèles étaient fortement arqués ce qui "leur assurait une rotation rapide dans le courant ou sous la traction du fil".
La Manu" conseille également de les les "introduire dans une nasse où ils servent d'appât pour attirer les anguilles, brochets et truites"
Plus étrange la grenouille artificielle armée d'un solide triple N° 6 pour les brochetons, ou N° 2 pour les brochets.
La "grenouille nageuse articulée, en caoutchouc souple, coloris naturel, mécanisme inoxydable, 2 hameçons simples le long des pattes et un triple mobile sous le ventre, long 8 cm, poids 23g.
Les mouvements effectués par la grenouille sous une traction saccadée de la ligne attirent le brochet.
Appât meurtrier: 5 F"( francs de 1914).
Nous ne résisterons pas à la présentation de la souris également en caoutchouc, recouvert du pelage véritable de ce petit rongeur et monté sur hameçon droit 2/0 et fort émérillon.
Recommandé pour la pêche du brochet, en le traînant lentement".
Nous ignorons si ce leurre s'est vendu en un grand nombre d'exemplaires, mais regrettons de n'en avoir jamais vu.
Nos anciens avaient-ils tout inventé ?
On pourrait le croire,, il ne manquait que les matières plastiques souples, mais avec le caoutchouc, ils parvenaient déjà à réaliser des leurres particulièrement figuratifs intéressants, cependant l'objectif principal recherché était de faire tourner les engins, à la manière des devons, les leurres incontournables de l'époque.
Ajoutons à cela une série d'insectes et de fruits réalisés en caoutchouc mou montés, sur des hameçons simples: mouche de pierre, taon, criquet, cafard, larve verte, fourmi ailée, scarabé, coccinelle, libellule, asticot, etc.
Le poisson spinner lumineux en caoutchouc, monté sur corde de guitare, dont l'hameçon de queue est garni de plumes.
Ces leurres recommandés pour la pêche de nuit étaient "recouverts d'une peinture spéciale"(vraissemblablementphosphorescente).
Leur succéderont dans les années soixante des engins en matière plastique.
Certains poissons nageurs (Plucky, Flopy, etc.) étaient en partie souples, ils contituent en quelque sorte le passage entre poisson nageur et leurre souple.
Les matériaux évoluent rapidement tout comme les modèles.
Les matières plastiques consistance gélatineuse apparaissent aus Etats-Unis, elles peuvent être facilement moulées, colorées dans la masse, voire parfumées.
Il suffisait de créer des modèles, figuratifs d'abord puis de plus en plus surprenants par leurs formes et par leurs vibrations.
En Amérique du Nord, où le black est roi, les productions de leurres souples destinés à ce poisson évoluent rapidement et emplissent les catalogues.
C'est vers 1983 qu'apparaissent sur le marché français des trucs en matière souple.
C'est quoi ces machins ?
Les Américains utilisent ça à la pêche? Ils sont fous ces Américains, n'importe quoi"
Qu'un poisson puisse se prendre à un engin qui ressemble parfois plus à une confiserie ou à rien, complètement impossible
La suite nous prouvera que non !
Les leurres souples prennent des poissons et en particulier des sandres !
La nouvelle fit vite le tour de France.
Et ces leurres rigolos vont en quelque temps acquérir bien des qualités: d'abord ils ne sont pas chers, surtout par rapport aux PN et ensuite ils se manient bien plus facilement qu'un poisson mort.
Et puis les sandres qui se révélaient bien difficiles à capturer au vif ou au mort-manié mordent sur des virgules, des twists et autres leurres en plastique souple.
A partir de là, le succès de ces drôles d'engins devient inévitable et leur emploi incontournable.
Les catalogues nord-américain recelant quelques milliers de références différentes (formes, tailles, coloris), les importeurs pouvaient s'en donner à coeur joie.
Ils ne s'en privèrent pas et il existe aujourd'hui sur le marché une quantité énormme de LS qui correctement animés, sont tous capables d'éveiller l'intérêt des poissons.
Suite)
